« Syntropie » : différence entre les versions
mAucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 9 : | Ligne 9 : | ||
= Histoire = | = Histoire = | ||
La syntropie offre des résultats surprenants dans les zones tropicales depuis plus de 40 ans et est en cours d’expérimentation dans les climats plus tempérés comme la France . | La syntropie offre des résultats surprenants dans les zones tropicales depuis plus de 40 ans et est en cours d’expérimentation dans les climats plus tempérés comme la France. Elle a été développée par Ernst Götsch. | ||
Götsch a étudié l'agriculture en Allemagne et a ensuite travaillé dans l'agriculture tropicale au Brésil. Au fil du temps, il a commencé à remettre en question les méthodes agricoles conventionnelles, très dépendantes des produits chimiques de synthèse et des monocultures. | |||
Dans les années 1980, Götsch développe le concept de l'agriculture syntropique, qui s'inspire des principes des écosystèmes naturels et les intègre dans les pratiques agricoles. Après avoir déménagé au Brésil, il applique ses idées sur de vastes superficies, transformant des sols dégradés et des zones affectées par l'agriculture de monoculture en fermes luxuriantes, diversifiées et productives. Il a collabore alors avec les agriculteurs locaux, partageant ses connaissances pour les aider à adopter des pratiques plus durables. | |||
Ainsi, Götsch a conçoit au Brésil son propre système agricole comme une "jungle cultivée", en réintégrant la nature dans l'agriculture. Voici les étapes qu'il a suivies lors de ses expérimentations : | |||
* '''Observation''' : Il a commencé par observer les forêts tropicales et les écosystèmes naturels pour comprendre leurs processus de régénération. Il a compris que la biodiversité et la succession naturelle des plantes étaient essentielles pour la santé de la terre. | |||
* '''Stade placentaire''' : Il a planté des espèces pionnières (plantes qui se développent rapidement sur des sols dégradés) pour initier un processus de régénération. Ces plantes ont aidé à enrichir le sol et à améliorer les conditions pour les plantes plus exigeantes. | |||
* '''Stade secondaire''' : Götsch a introduit des cultures complémentaires dans un système de couches superposées, où des arbres, des plantes vivaces, des herbes et des légumes coexistaient. Chaque couche de végétation joue un rôle spécifique : la couverture du sol pour la rétention d'humidité, les plantes à racines profondes pour l'aération du sol, et les arbres pour fournir de l'ombre et de la matière organique. Il a ainsi permis aux différentes plantes de se succéder naturellement, en mimant les processus de succession écologique des forêts tropicales. Par exemple, après que les plantes pionnières aient enrichi le sol, des plantes plus complexes et plus permanentes ont été introduites. | |||
* '''Itérations''' : Chaque expérience sur le terrain a permis de tirer des enseignements et d'adapter ses pratiques. Il a ajusté les variétés de plantes et les techniques de culture en fonction des résultats observés. | |||
* '''Collaboration''' : Götsch a impliqué les communautés locales, leur enseignant comment mettre en œuvre ces pratiques sur leurs propres terres, favorisant ainsi un modèle d'agriculture durable qui pouvait être reproduit à grande échelle. | |||
Le résultat a été un système agroforestier résilient, une « jungle cultivée » qui non seulement a restauré des terres dégradées mais a également permis une production alimentaire abondante et durable. Son travail a montré que la nature et l'agriculture peuvent coexister harmonieusement pour créer des écosystèmes florissants. | |||
Le travail de Götsch a influencé de nombreux agroécologistes et permaculteurs. Son approche a démontré qu'il est possible de régénérer les écosystèmes tout en produisant de la nourriture, des fibres et d'autres ressources. L'agriculture syntropique continue de gagner en popularité à travers le monde comme alternative à l'agriculture industrielle. | |||
= Liens avec l'entropie = |
Version du 28 janvier 2025 à 10:12
Du grec syntropia : aller vers (-tropos) la complexification (syn-) du milieu.
En tant que méthode d'agriculture, il s'agit d'abord d'un changement de paradigme, dont découlent ensuite des pratiques de terrain.
En effet, la syntropie ne repose pas sur des recettes toutes faites, mais sur la compréhension profonde que « nous ne sommes pas les intelligents, nous faisons partie d’un système intelligent. » (Ernst Götsch)
Elle repose sur la succession dans le temps et dans l’espace de plantes de production et de biomasse. C’est une agriculture de processus : plus l’on plante, plus le sol est riche, moins l’on arrose !
Histoire
La syntropie offre des résultats surprenants dans les zones tropicales depuis plus de 40 ans et est en cours d’expérimentation dans les climats plus tempérés comme la France. Elle a été développée par Ernst Götsch.
Götsch a étudié l'agriculture en Allemagne et a ensuite travaillé dans l'agriculture tropicale au Brésil. Au fil du temps, il a commencé à remettre en question les méthodes agricoles conventionnelles, très dépendantes des produits chimiques de synthèse et des monocultures.
Dans les années 1980, Götsch développe le concept de l'agriculture syntropique, qui s'inspire des principes des écosystèmes naturels et les intègre dans les pratiques agricoles. Après avoir déménagé au Brésil, il applique ses idées sur de vastes superficies, transformant des sols dégradés et des zones affectées par l'agriculture de monoculture en fermes luxuriantes, diversifiées et productives. Il a collabore alors avec les agriculteurs locaux, partageant ses connaissances pour les aider à adopter des pratiques plus durables.
Ainsi, Götsch a conçoit au Brésil son propre système agricole comme une "jungle cultivée", en réintégrant la nature dans l'agriculture. Voici les étapes qu'il a suivies lors de ses expérimentations :
- Observation : Il a commencé par observer les forêts tropicales et les écosystèmes naturels pour comprendre leurs processus de régénération. Il a compris que la biodiversité et la succession naturelle des plantes étaient essentielles pour la santé de la terre.
- Stade placentaire : Il a planté des espèces pionnières (plantes qui se développent rapidement sur des sols dégradés) pour initier un processus de régénération. Ces plantes ont aidé à enrichir le sol et à améliorer les conditions pour les plantes plus exigeantes.
- Stade secondaire : Götsch a introduit des cultures complémentaires dans un système de couches superposées, où des arbres, des plantes vivaces, des herbes et des légumes coexistaient. Chaque couche de végétation joue un rôle spécifique : la couverture du sol pour la rétention d'humidité, les plantes à racines profondes pour l'aération du sol, et les arbres pour fournir de l'ombre et de la matière organique. Il a ainsi permis aux différentes plantes de se succéder naturellement, en mimant les processus de succession écologique des forêts tropicales. Par exemple, après que les plantes pionnières aient enrichi le sol, des plantes plus complexes et plus permanentes ont été introduites.
- Itérations : Chaque expérience sur le terrain a permis de tirer des enseignements et d'adapter ses pratiques. Il a ajusté les variétés de plantes et les techniques de culture en fonction des résultats observés.
- Collaboration : Götsch a impliqué les communautés locales, leur enseignant comment mettre en œuvre ces pratiques sur leurs propres terres, favorisant ainsi un modèle d'agriculture durable qui pouvait être reproduit à grande échelle.
Le résultat a été un système agroforestier résilient, une « jungle cultivée » qui non seulement a restauré des terres dégradées mais a également permis une production alimentaire abondante et durable. Son travail a montré que la nature et l'agriculture peuvent coexister harmonieusement pour créer des écosystèmes florissants.
Le travail de Götsch a influencé de nombreux agroécologistes et permaculteurs. Son approche a démontré qu'il est possible de régénérer les écosystèmes tout en produisant de la nourriture, des fibres et d'autres ressources. L'agriculture syntropique continue de gagner en popularité à travers le monde comme alternative à l'agriculture industrielle.