« Intrants » : différence entre les versions
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* Les ressources '''internes''' suivent un schéma '''circulaire''' : elles sont générées, conservées et transformées au sein du système. | * Les ressources '''internes''' suivent un schéma '''circulaire''' : elles sont générées, conservées et transformées au sein du système. | ||
* Les ressources '''externes''' suivent un schéma '''linéaire''' : elles entrent dans le système sans provenir d'un cycle interne. | * Les ressources '''externes''' suivent un schéma '''linéaire''' : elles entrent dans le système sans provenir d'un cycle interne. | ||
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Les ressources externes sont typiquement nommées les ''intrants''. En suivant la même logique, on propose ici de nommer les ressources internes les ''cyclants''. | Les ressources externes sont typiquement nommées les ''intrants''. En suivant la même logique, on propose ici de nommer les ressources internes les ''cyclants''. | ||
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La notion d'intrant n'est pas absolue : elle dépend en effet de l'échelle considérée. | La notion d'intrant n'est pas absolue : elle dépend en effet de l'échelle considérée. | ||
Ainsi, de nombreuses ressources considérée vu comme intrants à l'échelle "micro" du jardin (pluie, air, migrations, pollen, rivière...) pourront être des cyclants à l'échelle "macro" de l'écosystème. | Ainsi, de nombreuses ressources considérée vu comme intrants à l'échelle "micro" du jardin (pluie, air, migrations, pollen, rivière...) pourront être des cyclants à l'échelle "macro" de l'écosystème. | ||
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Différents types de ressources forment des cycles à différentes échelles, dépassant parfois celle du jardin. | Différents types de ressources forment des cycles à différentes échelles, dépassant parfois celle du jardin. |
Dernière version du 16 avril 2025 à 10:49
Les ressources d'un écosystème peuvent provenir soit de l'intérieur soit de l'extérieur du système.
- Les ressources internes suivent un schéma circulaire : elles sont générées, conservées et transformées au sein du système.
- Les ressources externes suivent un schéma linéaire : elles entrent dans le système sans provenir d'un cycle interne.

Les ressources externes sont typiquement nommées les intrants. En suivant la même logique, on propose ici de nommer les ressources internes les cyclants.
Minimiser les intrants
La notion d'intrant est souvent liée à l'intervention humaine.
En effet, le vivant fonctionne majoritairement sur des dynamiques cycliques (interdépendance, autorégulation...) qui sont à la source des équilibres naturels.
A l'inverse, de nombreuses méthodes d’agriculture reposent sur un schéma linéaire d'importation de ressources :
Dans l'agriculture conventionnelle, on utilise des produits de l'industrie chimique (pesticides), des engrais, des plastiques, mais également beaucoup d'énergie externe pour alimenter les machines. Dans les modèles dits "alternatifs", ces intrants sont substitués par des alternatives biologiques, des matériaux biodégradables, et divers mélanges naturels.
Mais dans un cas comme dans l'autre, une même logique de fond persiste : il s'agit d'introduire des substances extérieures au système.
À contre courant de tout ceci, la syntropie vise à minimiser les intrants. Cela signifie aussi qu'on tente de maximiser la génération et la conservation des cyclants, pour tendre vers un système qui se nourrit lui-même, en générant sa propre biomasse et en régulant son propre équilibre interne.
Voici quelques conséquences de cette ligne de pensée :
- Biomasse et nutriments : Minimiser l'usage d'engrais, de fumier, etc. et se concentrer sur la création de biomasse au sein du système (obtenue par perturbation).
- Eau : Minimiser l'arrosage, et conserver l'eau grâce à la densification.
- Energie : Minimiser l'usage d'énergie externe (pétrole, électricité...) et se focaliser sur le seul véritable intrant énergétique du vivant : la photosynthèse.
- Graines : Tendre vers l'autonomie semencière en multipliant nos propres graines.
- Plantes : Minimiser l'usage de plante importées, et se concentrer sur des plantes indigènes adaptées au pédoclimat.
Dans le même esprit, puisque la jardinière fait elle-même partie de son écosystème syntropique, on peut considérer que plus elle s'alimente avec les ressources de son propre jardin, moins elle dépend des intrants du supermarché pour se nourrir, et plus elle s'aligne avec les principes de la syntropie !
Bien entendu, se passer de tout intrant n'est — à l'état actuel de la syntropie — qu'un idéal. L'idée n'est pas de les condamner, mais d'ouvrir la possibilité que leur usage n'est pas toujours aussi bénéfique qu'il n'y parait. La suite de cet article décrit les nuances à apporter à cette question.
Une question de temps
Les intrants sont particulièrement utiles pour lancer un système. En effet, comment se baser uniquement sur les cyclants lorsque l'on part justement du écosystème "pauvre" en ressources internes ? En agriculture, les intrants ont historiquement joué le rôle "d'accélérateurs". Ils fournissent d'entrée de jeu des ressources dont l'écosystème ne dispose pas encore.
Et il est vrai que pour lancer un culture plus rapidement, cela fonctionne. Du moins, sur le temps court . Mais la question est : à quel prix sur le temps long ?
En effet :
- Ils ne s'inscrivent pas dans les cycles du système, et constituent donc une forme de dépendance externe.
- Leur introduction ne suit pas forcément le rythme intrinsèque du système, et leur arrivée peut donc être prématurée (exemple : introduction de faune trop hâtive dans un système n'offrant pas suffisament d'abondance pour la soutenir).
Une question d'échelle
La notion d'intrant n'est pas absolue : elle dépend en effet de l'échelle considérée. Ainsi, de nombreuses ressources considérée vu comme intrants à l'échelle "micro" du jardin (pluie, air, migrations, pollen, rivière...) pourront être des cyclants à l'échelle "macro" de l'écosystème.

Différents types de ressources forment des cycles à différentes échelles, dépassant parfois celle du jardin.
Il n'est pas ici question de se renfermer uniquement sur soi-même sans être en interaction avec le reste de son environnement, cela irait à l'encontre des principes du vivant.
La distinction "d'intrant" est donc à adapter en fonction de cela.
De manière générale, on peut se dire que plus le cycle dans lequel s'inscrit la ressource est spatialement réduit, plus elle peut être considérée comme un cyclant.
A l'inverse, plus la ressource fait appel à une longue chaîne linéaire de procédés (par exemple des engrais, qui proviennent d'un magasin, lui même approvisionné par une usine, elle même alimentée par une centrale électrique...), plus elle doit être vue comme un intrant.